Le dictionnaire français offre une définition aussi floue que mystérieuse de ce qu’est un médium : « une personne réputée douée du pouvoir de communiquer avec les esprits ». Déjà, cette formulation est biaisée en utilisant le mot « pouvoir ». Elle place injustement ce qui est une simple faculté dans une catégorie à part. Mais surtout, la notion de « communiquer avec des esprits » est si obscure de nos jours qu’elle échappe à toute compréhension commune.

Les esprits mis à mal par la science

Pendant des millénaires, le monde n’a été que religions et croyances, avec une richesse extravagante de cosmogonies, d’entités qui cohabitaient avec les mortels, de divinités tout-puissantes régissant leur destin. Puis est arrivée la science, qui a permis de fournir des explications rationnelles à de nombreux phénomènes, de trouver de nouveaux moyens de guérir, de permettre des progrès technologiques pour nous rendre moins vulnérable aux conditions climatiques (quoique…), de pouvoir consacrer plus de temps à la vie qu’à la survie. La science nous a donc donné beaucoup de moyens de nous rendre plus autonomes, de nous donner l’illusion de maîtrise quasi-complète de notre environnement rendant superflues les prières pour la guérison ou les suppliques au dieu de la pluie.

Cependant, la science actuelle n’explique pas tout. Elle permet de comprendre mieux le monde, mais elle ne reste qu’une brique de la compréhension générale, qu’une grille de lecture aussi nécessaire qu’incomplète. Les guérisons que la science n’explique pas existent, les communications avec les défunts existent, les prédictions du futur d’une justesse incroyable existent (si vous n’en avez pas vécu personnellement, cherchez, demandez autour de vous, expérimentez et vous trouverez). Les nier car elles n’entrent pas dans les axiomes de base de la science actuelle ne les rend pas moins réelles pour autant. Cependant, évoquer la possibilité d’une communication avec des esprits ou une autre dimension demeure tabou dans la société, et vaudra à son auteur d’être taxé de naïveté ou d’insanité.

L’impossibilité d’avoir une unique représentation de ces esprits

Comment alors penser les esprits et cette autre dimension dans un monde scientifique et rationnel ? Comment embrasser une vision moderne qui ne soit ni empoussiérée ni excessivement fantastique ? Cette démarche complexe exige du travail, de la recherche, et une construction personnelle.

Mais il est avant tout primordial de comprendre que la manière d’envisager ces esprits va conditionner à 99% l’expérience du médium. Car on ne croit que ce que l’on voit, certes, mais on ne voit aussi que ce que l’on croit… Si le médium est dans la peur de ce qu’il pourrait se passer, persuadé que l’invisible est hostile, il attirera à lui plus facilement des esprits ou entités hostiles. S’il est serein, dépourvu d’égocentrisme, les contacts seront de toute autre sorte et bien plus intéressants. Et comme ces entités sont intelligentes et que leur but est d’être comprises avant tout, elles vont se présenter sous une forme identifiable pour le médium, en utilisant des éléments de son référentiel culturel. Une fois qu’on a compris ça, on comprend également pourquoi il n’existe pas une seule représentation, une seule vérité universelle sur ce que sont les esprits et cette autre dimension. Mais si la structure de l’invisible demeure insaisissable en détails, une liste des types de contacts les plus fréquents peut tout de même être esquissée.

Mais alors qui sont ces esprits ?

Dans un vaste panorama culturel à travers le monde, une fascinante convergence émerge quant aux types d’esprits avec lesquels les médiums établissent des contacts. Parmi cette riche diversité, quatre catégories reviennent régulièrement :